Le coentraîneur des Gaudermen, Olivier Polidoro, s’envolera pour les Etats-Unis, samedi 7 mai. Non pas pour du rugby mais pour y disputer l’un des plus grands concours internationaux scientifiques. Nous sommes allés à sa rencontre. L’occasion de faire… les comptes avec la catégorie Gaudermen.
La tête et les jambes. Voilà un credo qu’Olivier Polidoro incarne plutôt bien. Plutôt très bien même. En même temps qu’il démontre par A + B comment s’effectue un offload, ou comment la trajectoire de course, conjuguée à la vitesse, permet de gagner du temps sur un adversaire, le coentraîneur des Gaudermen enseigne aussi la physique. Aux Maths Sup-Maths Spé de lycée Vauvenargues d’Aix-en-Provence. Et c’est avec trois élèves de Terminale (Gabriel Moreau, Benjamin Roman et Benjamin Suzzoni), ainsi qu’un confrère (Eric Mathieu), qu’il accompagnera cette délégation aixoise du côté de Phœnix en Arizona. Sa mission : défendre les couleurs de la France lors du plus grand concours scientifique pré-universitaire du monde, le concours INTEL-ISEF.
Parmi 1700 élèves venus de 75 pays différents, Olivier Polidoro et ses troupes présenteront le sujet qu’ils étudient depuis le début de l’année scolaire : Oscillation d’une goutte d’eau. En gros, ces trois étudiants ont remarqué qu’une goutte d’eau placée sur une plaque chauffante électrique à plus de 200 degrés, ne s’évapore pas mais à plutôt tendance à se transformer en étoile, tout en restant en lévitation. Une expérience qui a permis à l’ex-trois-quart centre d’Istres (en Elite B) et à ses petits protégés de remporter un pré-concours à Lyon. Préalable à l’épreuve parisienne disputée, et remportée, à l’Université Diderot. Au passage, ceux-là y ont décroché leur ticket pour ce fameux concours INTEL-ISEF aux Etats-Unis qui se déroulera du 8 au 13 mai prochain. En jeu : 75.000 $ pour le premier prix (4 millions $ distribués au total). « Je voulais faire ce concours depuis longtemps. J’avais fais la première étape mais nous ne nous étions pas qualifiés, les élèves n’étaient pas très motivés. Il faut vraiment être un bon élève car c’est énormément de travail en parallèle du bac, qu’ils passeront en fin d’année », explique celui qui a commencé le rugby à l’âge de 11 ans dans les quartiers Nord de Marseille, au club de Saint-André, qui a aujourd’hui fusionné avec celui des Cadenaux.
« 80% de notre groupe est issu de notre école de rugby »
Alors que l’équipe qu’il dirige avec Jean-Bernard Chorlet, nos Cadets Gaudermen, disputeront la finale territoriale face au rassemblement Elite Gard, ce samedi à Cavaillon (à 16h00), le prof de physique estime déjà que « c’est une très belle saison. Je suis arrivé cette année des Cadenaux, qui fournit d’ailleurs pas mal de joueurs à Provence Rugby, et nous étions deux nouveaux entraîneurs. On avait un peu de pression. On a récupéré un bon groupe de Minimes et c’est une belle satisfaction de voir que 80% de notre groupe est issu de notre école de rugby », raconte-t-il. Et pour la première fois, les Gaudermen se qualifient pour les 1/8ème de finale du championnat de France alors que la génération 97 avait atteint les 1/16ème (défaite de 4 points face à Clermont). « Pour l’instant, il se dit qu’on affronterait Montpellier à Nîmes », avance l’entraîneur des trois-quarts : « on essaiera de bien figurer même si a priori le rapport de force est déséquilibré. Contre des équipes comme Toulon et Grenoble, on a vu une différence de gabarit et de vitesse. Mais nous ferons avec nos moyens, en donnant le maximum. Peu de joueurs de rugby ont la chance de jouer une phase finale de championnat de France et cela participe à la progression du joueur », estime-t-il, en bon pédagogue. D’ailleurs, entre enseigner le rugby ou la physique, il n’y a pas forcément une grande différence : « il faut arriver à ce que les élèves progressent tout au long de l’année. Ce qui est difficile, c’est de mettre au point un programme pour qu’ils progressent tous de manière linéaire : sans aller trop vite parce que cela nuit à la progression, et tu risques d’en « perdre » quelques uns, et sans que ce soit trop facile non plus parce qu’ils s’embêteraient. Dans un groupe, c’est toujours difficile parce que, que ce soit au rugby ou en classe, ce n’est pas souvent homogène. » Avec un détail qui a son importance tout de même : « La seule différence, c’est qu’ici (au rugby) ils viennent de leur propre chef alors qu’à l’école ils sont un peu obligés… »
Programme Cadets
Samedi 30 avril
Gaudermen : Provence Rugby / Elite Gard à 16h00 à Cavaillon
Alamercery : Provence Rugby / Elite Gard à 18h00 à Cavaillon
Dimanche 8 mai
1/8ème de finale du championnat de France Gaudermen (à Nîmes face à Montpellier ?)