Après deux saisons et demie passées sous le maillot noir, auréolées d’un titre de champion de France au printemps dernier, Louis Albertse a décidé de rentrer dans son pays natal, l’Afrique du Sud. Véritable force de la nature, ce garçon intelligent laissera de très bons souvenirs du côté de Maurice-David. Parmi les plus révélateurs : le refus de répondre à une interview, deux mois après son arrivée. Pourquoi ? Parce que nous avions « osé » lui poser les questions en Anglais, et pas en Français, ce qui en dit long sur l’ouverture d’esprit du bonhomme. Louis Albertse nous explique les raisons de ce départ tout en avouant sa tristesse de quitter « sa deuxième famille ». En Français, bien sûr.

Peux-tu nous expliquer ta situation ?

C’est simple, j’ai décidé de rentrer chez moi, en Afrique du Sud, d’être avec ma famille et de bosser dans la ferme familiale.

Parce que ton statut dans l’effectif ne t’offrait pas de bonnes perspectives ?

Non, ce n’est pas forcément ça, même si c’est vrai qu’il y a beaucoup de piliers et que je n’aurais pas eu beaucoup de temps de jeu. Pour ma femme et moi, j’ai pris la décision de rentrer parce que c’est aussi difficile pour elle, car elle n’a pas le droit de travailler (à cause des démarches administratives, ndlr). Donc on a décidé de commencer à penser à la suite : avoir des enfants, être avec nos familles, et participer au business que nous avons là-bas (la famille de Louis est propriétaire d’une ferme à Dundee, Afrique du Sud). On ne peut pas dire que ce soit mal passé avec le club : tout s’est bien passé et tout se finit dans un bon état d’esprit et je suis vraiment content de finir comme ça, avec une victoire en plus. Je ne garde que des bons souvenirs de ce club, et je veux que tout le monde sache que ce n’était pas négatif entre moi, le coach, les dirigeants, les autres joueurs. Il n’y avait rien de négatif. Personne ne m’a mal traité ici (sourire).

Quels sont les meilleurs souvenirs que tu garderas de ton passage ici ?

Le premier, c’est d’avoir appris une langue, le Français. Ça, je vais le garder avec moi et j’espère que je ne l’oublierai pas. Mais il y a aussi toutes les soirées qu’on a faite ensemble, avec des potes que j’ai trouvés ici. Mon expérience ici, en tant qu’homme, restera très positive. J’ai grandi ici. J’ai découvert un nouveau pays, je sais comment sont les Français maintenant (rires). C’était une bonne expérience. Mon but avait toujours été de venir en France pour jouer au rugby, puis de rentrer chez moi, parce que je suis une personne très attachée à la famille. C’est ce que j’ai réussi à faire. Après, c’est dur de partir parce que les gens qui sont là, c’est comme une deuxième famille. Le club a beaucoup apporté à ma vie. Ç’aura été une expérience incroyable.

Tu vas suivre l’évolution du club ?

Ah mais bien sûr ! Et il y a des amitiés que je vais garder toute ma vie je pense. Il y a des mecs qui ont déjà prévu de venir me voir en Afrique du Sud. Et je pense que je reviendrai dans quelques années pour les voir.